Non à la militarisation de la recherche: l'université doit former des têtes pensantes pas des têtes nucléaires

Publié le par rennespaix

Réaction à l'interview du Ministre de la défense et ancien président de la Région Bretagne, voir ci-dessous pour l'article

Si nous ne contestons pas la légitimité pour un État tel que la France d'avoir, dans sa logique actuelle, une recherche militaire il n'est pas normal ni sain que le lobby militaro-industriel mette la main aussi grossièrement sur une partie du potentiel universitaire de recherche. (40 equipes de recherche et....tout ça n'est pas dans le budget militaire!!!

Nous avions raison le 25 mars dernier à l'occasion de la Journée nationale pour le désarmement nucléaire d'aller manifester à Bruz tout près du Celar (DGA) qui depuis des années travaille pour mettre au point toute l'électronique liée aux missiles nucléaires en particulier pour le programme M51 qui constitue une violation manifeste du traité de non-prolifération nucléaire.

L'argument de technologie duale ne tient pas la route.

Les chercheurs n'ont pas besoin de travailler sur des questions militaires pour avancer dans leur recherche bien au contraire.

Il n'est pas non plus souhaitable que les chercheurs soient obligés de faire la quête auprès des militaires pour faire leur travail ou que les thésards faute d'allocations en nombre suffisant soient obligées de s'engager dans des recherches militaires par exemple dans l'électronique de l'armement (financées par la Région Bretagne) alors que beaucoup d'entre eux préféreraient s'engager dans des recherches liées à la santé ou au génie biologique et médical.

Nous ne sommes pas d'accord avec ces orientations.

Le travail des universitaires est de faire des têtes pensantes pas des têtes nucléaires!!! pour dire les choses par un raccourci.

Le potentiel universitaire va servir essentiellement à améliorer les connaissances en toute liberté d'investigation et à mettre en oeuvre leurs résultats pour trouver des applications utiles pour résoudre les grands problèmes de l'humanité.

Qu'on soit d'accord ou pas voila des thématiques supplémentaires qui méritent débat et qui seront introduites dans le Forum pour la Paix qui se déroulera à Brest le lundi 10 septembre de 14:00 à 19:00 à la Maison du Peuple.

Voila une raison supplémentaire de venir au forum -- RDV à 9h15 à la gare de Rennes.

 

Du journal Ouest France, le samedi 8 septembre 2012:

J.-Y. Le Drian en visite à la DGA de Bruz
Le ministère de la Défense a signé un partenariat avec la Région pour développer la recherche appliquée.




Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l'armement (DGA), et le président de la Région Bretagne, Pierrick Massiot, ont signé vendredi matin un "partenariat de développement des activités de recherche et soutien de l'industrie duale" (dont les applications peuvent intéresser à la fois le domaine civil et les Armées).

"Il n'était pas concevable que l'Aquitaine soit la seule région qui ait passé un tel accord avec la DGA," a expliqué Jean-Yves Le Drian. Cet accord, l'actuel ministre de la Défense aurait dû le signer le 19 septembre 2011, avec Gérard Longuet, alors titulaire du portefeuille. Mais les aléas et susceptibilités politiques avaient fait annuler la signature.

Cofinancer des projets innovants

"500 acteurs bretons," selon Pierrick Massiot, travaillent dans le domaine de la défense ou de la sécurité. Parmi eux, "440 entreprises, 43 équipes de recherches." L'accord avec la DGA va permettre de cofinancer et d'accompagner des projets innovants ou des programmes de recherches (le 5 septembre 2011, la DGA et l'université européenne de Bretagne avait déjà signé un accord de cofinancement de 20 thèses de doctorant par an).

"Ainsi nous participons à la redynamisation du paysage industriel de la défense à un moment où nos territoires connaissent des difficultés sans précédent," a ajouté le ministre de la Défense qui sera lundi à Brest dans le cadre des 10e Universités de la Défense.

La signature du partenariat a été l'occasion pour le ministre de la Défense de découvrir le site de la DGI MI (Maîtrise de l'Information) de Bruz où travaillent 1 200 personnes (et 200 de plus d'ici à 2015). Ce site est dédié à la maîtrise de l'information, à la guerre électronique et aux systèmes des missiles. C'est à Bruz, par exemple, que sont développées les contre-mesures contre les IED, les engins explosifs artisanaux, déclenchés à distance. C'est aussi là qu'ont été validées, lors de l'opération Harmattan, en Libye, les bibliothèques de guerre électronique qui équipe les avions de combat et leur permettent d'identifier les appareils amis des aéronefs hostiles.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article